LUMINOTHÉRAPIE Générale

Faut-il se mettre à la luminothérapie ?

Les conseils de 60 millions de consommateurs

 

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Avec les jours qui raccourcissent, la dépression saisonnière peut faire son apparition. La luminothérapie est réputée pouvoir aider les personnes victimes de ces troubles d’automne. Mais pas dans n’importe quelles conditions. Le point avec 60 millions de consommateurs.

Quelle est son efficacité ?

La dépression saisonnière est une affection qui peut se manifester sous la forme de fatigue intense ou d’irritabilité. Les photons de certaines lampes peuvent aider à traiter les personnes sujettes à ces troubles. Ils peuvent aussi être efficaces pour traiter certains troubles du sommeil (on parle de troubles des rythmes circadiens), associés ou non à une dépression.

Quelles précautions prendre ?

Il est recommandé de consulter un médecin du sommeil pour confirmer le diagnostic. Il vérifiera qu’il n’y a pas de contre-indications liées à une pathologie oculaire, comme le glaucome ou la rétinite pigmentaire. Le conseil d’un spécialiste est également précieux pour évaluer le meilleur moment et le temps d’exposition nécessaire, en fonction de son état, pour espérer un résultat.

Comment bien choisir sa lampe ?

Tout d’abord, il ne faut pas confondre les lampes de luminothérapie avec les simulateurs d’aube. Ces derniers sont des lampes qui font office de réveil, et promettent un "éveil naturel". Mais elles n’ont aucune action thérapeutique prouvée.

La lame de luminothérapie doit être choisie avec soin. Seules les lampes d’une puissance minimale de 5.000 lux, idéalement 10.000 lux, et à lumière blanche ont montré une certaine efficacité. De nombreux modèles sont proposés dans la grande distribution entre 150 € et 250 €. Si vous avez le budget, optez pour des panneaux lumineux (30 cm x 20 cm au minimum), vous profiterez alors d’une exposition optimale.



La luminothérapie consiste à s’exposer quotidiennement à une lumière artificielle de couleur blanche, dite « à large spectre », imitant celle du soleil, pour traiter principalement les troubles associés au dérèglement de l’horloge biologique interne, comme la dépression saisonnière.

La luminothérapie fait partie de la grande famille des photothérapies qui utilisent certaines sources lumineuses (intensités et couleurs diverses, laser, etc.), parfois combinées à des photosensibilisants pour soigner toutes sortes d’affections, en particulier les maladies de la peau.

Contre la dépression saisonnière, et plus

La principale application de la luminothérapie, et également celle qui est le mieux documentée scientifiquement, concerne la dépression saisonnière. Ce syndrome apparaît à l’approche de l’hiver, à mesure que diminue la clarté extérieure, ce qui semble avoir un effet néfaste sur l’horloge biologique interne de certaines personnes. L’origine de ce syndrome demeure inconnue.

Dans les pays nordiques, de 3 % à 6 % de la population, et même jusqu’à 10 %, selon les sources1,2, souffre de dépression saisonnière et présente alors des symptômes comme une humeur dépressive, de la fatigue chronique, une baisse de la libido, un besoin exagéré de sommeil, des réveils difficiles, des crises de boulimie ou un appétit anormalement grand, notamment pour le sucre et les hydrates de carbone (les trois P : pain, pâtes, pommes de terre). Au Canada près de 3 % de la population serait affectée par la dépression saisonnière3, tandis que 18 % vivrait une « déprime hivernale »4, caractérisée par des symptômes dérangeants, mais moins invalidants que ceux de la dépression saisonnière.

On emploie également la luminothérapie pour contrer d’autres symptômes pouvant être associés à un dérèglement de l’horloge biologique interne, comme les troubles du sommeil et le syndrome prémenstruel ou pour combattre les problèmes attribuables au décalage horaire ou au travail de nuit. Elle pourrait également être utile dans certains cas de dépression comme le post-partum (à la suite d’un accouchement) ou la dépression non saisonnière chez les personnes âgées.

La luminothérapie pourrait aussi avoir des vertus préventives contre ces mêmes problèmes, notamment chez les personnes qui, chaque année, ressentent une légère « déprime hivernale » ou celles qui travaillent toute la journée sans voir la lumière du jour, que ce soit dans un bureau ou une usine. Le Dr David Servan-Schreiber en fait état, entre autres, dans son livre Guérir5 tout comme le Dr Norman Rosenthal dans Soif de lumière6.

L’horloge biologique interne, un puissant centre de contrôle

En pénétrant dans l’organisme par les yeux, la lumière joue un rôle fondamental dans la régulation des rythmes circadiens, c’est-à-dire ceux qui s’échelonnent sur une période d’environ 24 heures (éveil-sommeil, variations de la température corporelle et des taux hormonaux, repas, etc.). Ces rythmes, qui sont gérés directement par notre horloge biologique interne, sont appelés endogènes. Toutefois, plusieurs d’entre eux peuvent ne pas durer exactement 24 heures et se synchronisent avec les indices environnementaux externes, dont la lumière du jour, de façon à conserver le bon rythme. La lumière participe donc à la régulation constante de notre horloge interne. Celle-ci contrôle également d’autres rythmes biologiques plus ou moins longs (le déclenchement des menstruations chez les femmes, par exemple).

Si les rythmes qui sont soumis à notre horloge interne ne sont plus synchronisés avec le jour et la nuit, nous ressentons des symptômes dérangeants. L’exemple le plus flagrant est l’expérience du décalage horaire qui nous fait somnoler durant le jour parce que nos rythmes endogènes sont convaincus que c’est la nuit. En fonction des signaux envoyés par l’horloge interne, l’organisme peut alors produire de la mélatonine, l’hormone du sommeil, le matin plutôt que le soir. Selon le cas, on pourra « remettre l’horloge à l’heure » en s’exposant à la lumière - un des indices externes qui agit fortement sur notre horloge biologique -, à un moment précis de la journée, et ainsi faire « avancer ou reculer » son horloge interne. La prise de mélatonine, également au moment approprié, peut aussi contribuer à rétablir le réglage de l’horloge interne.

Par ailleurs, lorsque la lumière pénètre dans l’oeil, elle est transformée en signaux électriques qui, envoyés au cerveau, agissent sur des neurotransmetteurs. Un de ceux-ci, la sérotonine, souvent appelée « l’hormone du bonheur », régularise l’humeur et gouverne la production de la mélatonine, responsable des cycles éveil-sommeil.

Certaines recherches scientifiques indiquent que le métabolisme de la mélatonine est déréglé chez les personnes qui souffrent de dépression saisonnière7. En effet, on a observé chez celles-ci un taux anormalement élevé de mélatonine durant le jour8, même si l’exposition à la lumière diminuerait sa production9. Cependant, des chercheurs10 ont émis l’hypothèse que le décalage de la production de mélatonine chez les gens atteints de dépression saisonnière pourrait être une conséquence de la maladie plutôt qu’une cause.

Le Dr Norman E. Rosenthal, psychiatre et chercheur au National Institute of Mental Health, a été le premier à démontrer, en 1984, le lien entre lumière et dépression11. C’est lui qui a défini le Seasonnal Affective Disorder, communément nommé SAD, qu’on traduit par trouble affectif saisonnier (TAS) ou dépression saisonnière. En fait, la « découverte » de ce type de dépression est indissociable de l’invention de la luminothérapie elle-même.

C’est en constatant que l’exposition à la lumière artificielle à large spectre pouvait bénéficier aux personnes souffrant de symptômes dépressifs pendant la saison hivernale que Rosenthal a pu démontrer le rôle joué par la luminosité sur les rythmes circadiens et l’humeur, et ainsi décrire avec précision cette maladie. Rosenthal a publié plusieurs études et livres sur le sujet. Il demeure la référence incontournable en la matière. Il fait partie de la Society for Light Treatment and Biological Rhythms (SLTBR), une organisation internationale de chercheurs qui étudient la luminothérapie et les rythmes biologiques (voir Sites d’intérêt).

Le simulateur d’aube

Le simulateur d’aube reproduit les conditions d’un lever de soleil, et sert de réveille-matin. Plutôt que de vous tirer du sommeil brusquement par une alarme ou la radio, l’appareil vous éveille en douceur en commençant à éclairer progressivement la chambre, à une heure préprogrammée. Par exemple, pour un lever à 7 h, la lumière pourra s’allumer doucement dès 6 h ou 6 h 30, et atteindre son maximum d’intensité à 7 h. Cependant, ce type d’appareil ne constitue par un traitement par luminothérapie en soi, mais plutôt une façon « lumineuse » de se réveiller.

Chez certaines personnes, elle améliorerait les symptômes d’insomnie ou de dépression, mais peu d’études se sont penchées sur la question. Pour les gens souffrant réellement de dépression saisonnière, un traitement plus intense grâce à une lampe spécialement conçue à cette fin (10 000 lux) est recommandée plutôt qu’un simulateur d’aube, mais rien n’empêche d’utiliser conjointement les deux.

Lorsque l’on veut se procurer un simulateur d’aube, il faut s’assurer de pouvoir programmer la durée de la progression de « l’aube ». Certains appareils possèdent leur propre source lumineuse, tandis que d’autres modèles permettent de simplement y brancher sa propre lampe de chevet. La plupart incluent aussi un réveille-matin classique.

Applications thérapeutiques haut

La luminothérapie s’applique surtout aux troubles associés au dérèglement des rythmes biologiques, dont le plus connu est la dépression saisonnière12. Recherches

Efficace Traiter la dépression saisonnière. La luminothérapie est le traitement qui est le mieux documenté pour traiter la dépression saisonnière12. Trois méta-analyses publiées en 199713, en 199914 et en 200515 ont conclu à l’efficacité de la luminothérapie et de la simulation artificielle de l’aube15 pour réduire la gravité des symptômes de dépression chez des sujets souffrant de dépression saisonnière.

Plus récemment, deux essais cliniques randomisés ont respectivement comparé les effets de la luminothérapie à ceux de la psychothérapie et des antidépresseurs. À la suite de leurs recherches, les auteurs du premier essai16 laissent entendre que les personnes qui ne réussissent pas à éliminer leurs symptômes de dépression saisonnière avec des traitements de luminothérapie pourraient bénéficier de l’ajout d’une psychothérapie cognitivo-comportementale.

Dans le deuxième essai17, les sujets ont reçu soit un traitement de luminothérapie (10 000 lux, 30 minutes par jour) combiné à des médicaments placebo, soit de la luminothérapie placebo (100 lux) combinée à un véritable antidépresseur (20 mg par jour de fluoxetine). Les chercheurs ont constaté que le taux de rémission était à peu près le même dans les deux cas, soit d’environ 50 %.

Efficacité probable Contribuer au traitement de la dépression. Une synthèse systématique18 publiée en 2004 a conclu, à partir de l’analyse de 20 essais cliniques (incluant 620 sujets au total), que la luminothérapie démontre une efficacité modeste, mais prometteuse, pour contribuer au traitement de la dépression non saisonnière. Les auteurs insistent toutefois sur le fait que les essais cliniques répertoriés étaient généralement de courte durée, qu’ils étaient réalisés auprès de peu de sujets et qu’ils manquaient de détails méthodologiques.

Publiée en 2005, une méta-analyse15 incluant 20 essais cliniques, dont trois portaient sur la dépression non saisonnière, a aussi révélé que la luminothérapie induisait une réduction de la gravité des symptômes chez des sujets souffrant de dépression non saisonnière. Des conclusions similaires ont été avancées par les auteurs d’une synthèse systématique19 (incluant deux essais cliniques) publiée en 2005, qui avait pour objectif d’évaluer différentes approches pour traiter la dépression chez les personnes âgées. Par contre, un autre essai clinique20 publié la même année n’a pas observé d’effets antidépresseurs supérieurs à un placebo chez un groupe de 81 personnes âgées.

Enfin, deux essais cliniques ont évalué les effets de la luminothérapie auprès de personnes souffrant de dépression majeure21-23. Dans ces deux essais, tous les sujets étaient aussi traités avec un antidépresseur. Les résultats indiquent que la luminothérapie (10 000 lux) diminue de façon significative les symptômes de dépression21,23 et améliore le bien être général22 comparativement à un placebo21,22 ou à un traitement de luminothérapie d’intensité moyenne (4 000 lux)23. Les auteurs ont conclu que la luminothérapie pourrait être une intervention thérapeutique efficace pour diminuer les symptômes de dépression et pourrait être utilisée comme adjuvant à la thérapie pharmacologique.

Efficacité possible Faciliter le sommeil (insomnie, éveil matinal précoce). En jouant un rôle dans la régulation des rythmes circadiens, la luminothérapie pourrait aider à faciliter le sommeil. Les résultats de quelques essais cliniques randomisés ont démontré que, comparativement à un placebo, des séances de luminothérapie étaient efficaces pour améliorer différents problèmes de sommeil comme l’éveil matinal précoce24, l’insomnie initiale25 et le syndrome du sommeil en délai de phase (tendance à ne s’endormir que très tard la nuit)26,27.

En ce qui concerne la simulation de l’aube, une étude28 réalisée auprès de 77 personnes, où chaque sujet était son propre contrôle, a conclu que cette pratique augmentait légèrement la qualité du sommeil, telle que perçue par les participants. Cependant, les résultats d’un essai pilote29 inclus dans une synthèse systématique30 indiquent que la simulation de l’aube, comparativement à un placebo, n’a pas induit d’effet bénéfique sur la durée du sommeil chez 13 sujets souffrant de démence. D’autres recherches seront nécessaires afin d’élucider par quels mécanismes la simulation de l’aube pourrait influencer le sommeil.

Efficacité possible Réduire les problèmes liés au décalage horaire (voyages en avion et horaires de nuit). Les résultats de quelques essais cliniques ont révélé que, comparativement à un groupe contrôle, la luminothérapie pourrait être efficace pour modifier les rythmes biologiques internes et pourrait donc aider à réduire le décalage horaire du transport aérien31-33 et améliorer le sommeil des travailleurs de nuit31,34,35. Plusieurs autres études bien contrôlées portant sur un plus grand nombre de sujets seront toutefois nécessaires avant de pouvoir statuer sur l’efficacité de cette approche.

Efficacité incertaine Réduire les symptômes dépressifs relatifs au syndrome prémenstruel. Une synthèse systématique36 publiée en 2005 a repéré quatre essais cliniques réalisés en chassé-croisé (55 sujets en tout), ayant évalué l’efficacité de la luminothérapie contre les symptômes dépressifs relatifs au syndrome prémenstruel. Comme ces essais présentaient des résultats contradictoires, les auteurs concluent qu’il n’y a actuellement pas de preuves de l’efficacité de la luminothérapie pour diminuer les symptômes dépressifs liés à ce trouble.

Efficacité incertaine Réduire les crises de boulimie associées à l’influence des saisons. Trois essais cliniques incluant 1737,3438 et 18 femmes39 souffrant de boulimie associée à la saison (augmentation des crises pendant l’hiver) ont été publiés. Les résultats des deux premiers essais37,38 indiquent que des traitements de luminothérapie pourraient diminuer la fréquence des crises comparativement à un traitement placebo. Par contre, les résultats du troisième essai39 n’ont pas démontré d’effets positifs supérieurs au placebo. Notons toutefois que l’intensité de la lumière n’était, dans ce cas, que de 2 500 lux comparativement à 10 000 lux dans les deux premiers. Enfin, les résultats d’une étude sans groupe contrôle40 réalisée auprès de 22 femmes indiquent que la luminothérapie pourrait être efficace pour réduire la fréquence d’épisodes boulimiques. D’autres études seront nécessaires pour confirmer l’effet de la luminothérapie sur la boulimie. Contre-indications

Il semblerait que la luminothérapie n’entraîne pas de dommages oculaires à court, moyen ou long terme41,42, cependant, certaines mises en garde s’imposent. Puisque les rayons ultraviolets (UV) peuvent être dommageables pour l’oeil, il faut s’assurer que la lampe n’en émet pas ou comporte un filtre UV.

D’autre part, bien que les effets secondaires soient plutôt rares (possibilité de maux de tête, d’agitation et d’insomnie), les spécialistes s’entendent pour déconseiller ce traitement aux personnes souffrant de certaines problèmes oculaires (cataractes, rétinite pigmentaire, dégénérescence maculaire et glaucome), ainsi que certaines maladies affectant la rétine (par exemple le diabète). De même, les gens utilisant des médicaments aux effets photosensibles, dont le lithium, ne devraient pas y avoir recours.

Section Applications thérapeutiques Recherche et rédaction : Geneviève Asselin, M. Sc., Chaire Lucie et André Chagnon pour l’enseignement d’une approche intégrée en prévention, Université Laval Révision scientifique : Claudine Blanchet, Ph. D., Chaire Lucie et André Chagnon pour l’enseignement d’une approche intégrée en prévention, Université Laval (janvier 2007) En pratique haut

Pour bénéficier de la luminothérapie, on doit s’exposer quotidiennement à une lumière à spectre et intensité définis. L’intensité lumineuse doit être supérieure à 2 000 lux afin d’agir efficacement. À titre de comparaison, la luminosité d’un bureau bien éclairé est de 300 à 500 lux et celle d’une journée nuageuse d’environ 2 000 lux. Le standard cliniquement recommandé et reconnu est une exposition lumineuse de 10 000 lux, au niveau des yeux, durant 30 minutes chaque jour12.

Il existe actuellement un consensus pour recommander de faire le traitement le matin plutôt que le soir15. Pour le traitement des enfants et des adolescents (qui peuvent aussi souffrir de dépression saisonnière), la durée doit être moindre, c’est-à-dire, environ 15 à 20 minutes par séance, mais il est important d’être alerte sur les possibles symptômes d’agitation provoqués par la luminothérapie. Si l’on croit souffrir de dépression saisonnière, il peut être préférable de s’adresser à son médecin afin qu’il établisse un diagnostic clair.

En général, les résultats se font sentir dès la première semaine de traitement, mais quatre semaines d’utilisation sont habituellement nécessaires avant d’observer une réponse clinique claire et des changements biologiques mesurables. Le taux d’efficacité du traitement se situe entre 50 % et 80 , le rendant aussi efficace qu’un traitement par antidépresseurs, tout en étant moins envahissant et moins coûteux.

Le traitement débute dès septembre ou octobre et se poursuit jusqu’au printemps. Certaines personnes peuvent également en ressentir le besoin en été s’il fait gris plusieurs jours d’affilée43. Les individus les plus affectés peuvent ressentir un retour des symptômes seulement après deux ou trois jours d’arrêt. Ainsi, lorsque les beaux jours du printemps se pointent, il est préférable de diminuer son exposition graduellement. À la maison

Le traitement de luminothérapie peut se faire en clinique, mais aussi à la maison. On trouve dans les magasins de luminaires, dans les magasins d’appareils orthopédiques et en pharmacie des lampes tout aussi efficaces que celles utilisées en clinique. Assurez-vous que l’appareil n’émet pas de rayons UV et que l’intensité de la lumière atteint environ 10 000 lux. Le champ lumineux doit également être suffisamment grand pour que vous ne soyez pas confiné à un espace restreint pendant l’exposition. Pendant une séance, rien n’empêche alors de poursuivre ses activités normales : lecture, travail, repas, télévision, etc., dans la mesure où le visage reste baigné par la lumière.

Des lampes portatives, utilisant la technologie « DEL » (diodes électro-luminescentes) sont récemment apparues sur le marché. Elles sont moins chères à l’achat et plus économique en énergie. Cependant, certains experts doutent de leur efficacité et croient qu’à long terme la lumière bleue qu’elles émettent pourrait être dommageable pour l’oeil.

Il existe aussi des masques émettant une faible lumière qui s’appliquent directement sur les yeux clos pendant le sommeil. Ils ont été conçus, entre autres, pour être portés en avion, mais ont fait l’objet de relativement peu d’études26,27.

Lorsque le traitement est prescrit par un professionnel de la santé, certaines compagnies d’assurances remboursent le coût des appareils. Vous pouvez encourager votre médecin à communiquer directement avec la compagnie d’assurance pour faire valoir qu’une lampe de luminothérapie est moins chère à long terme que la prise d’un antidépresseur, tout en étant aussi efficace. Formation professionnelle haut

Il n’existe pas, à proprement parler, de « luminothérapeutes certifiés ». La luminothérapie est une approche utilisée et recommandée par de nombreux professionnels de la santé : médecins, neurologues, psychiatres, psychologues, naturopathes, etc. Livres, etc. haut

Rosenthal Norman E. et Pons Gérard. Soif de lumière - La luminothérapie : une solution à la dépression saisonnière, Éditions Jouvence, France, 2006. (Traduction et mise à jour du livre Winter Blues originalement publié en 1998.) Chercheur et psychiatre émérite - à qui l’on doit la définition même de la dépression saisonnière - Rosenthal réserve, dans cet ouvrage, une large place à la luminothérapie. L’accent est mis sur la pratique et la prise en charge de sa santé.

Lam Raymond W. et Levitt Anthony J. Canadian Consensus Guidelines for the Treatment of Seasonal Affective Disorder, Clinical & Academic Publishing, Canada, 1999. Destiné aux initiés et aux professionnels de la santé, ce guide de diagnostic et de traitement est le résultat d’un vaste travail d’analyse scientifique effectué par un groupe de chercheurs canadiens, avec la collaboration d’experts internationaux. Rédigé sous forme de questions-réponses, l’ouvrage fait le point sur la dépression saisonnière et les traitements les plus efficaces pour la combattre, dont la luminothérapie.

Servan-Schreiber, David. Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, Robert Laffont, France, 2003. Psychiatre, chercheur en neurosciences et pionnier de la médecine des émotions, David Servan-Schreiber suggère ici plusieurs traitements, dont la luminothérapie, plus particulièrement les simulateurs d’aube, pour venir à bout du mal-être.

 

 

-La source sur www.passeportsante.net/fr/


La Luminothérapie

(Merci à Therapeutia pour la rédaction de cet article) et merci à mieux-etre.org

 

Les études médicales montrent qu’une personne sur cinq souffre d’un manque quotidien de lumière, aux USA ce chiffre monte jusque à 30% de la population, et ce déficit peut engendrer divers dérèglements dont celui de notre système endocrinien. La dérégulation d’une hormone aussi importante que la mélatonine ou de la sérotonine provoquera des troubles de l’humeur ou du sommeil. La luminothérapie traite donc divers syndromes notamment en matière de dépression chronique, saisonnière ou de troubles du sommeil, de dérèglements hormonaux, etc.

Une avancée majeure a été faite en luminothérapie lorsqu’il fut prouvé que seule la partie du spectre lumineux qui se trouve autour du bleu est efficace sur la mélatonine, l’hormone du sommeil qui est impliquée dans les troubles de l’horloge biologique (dépression saisonnière, troubles du sommeil,...). La nouvelle génération d’appareils est conçue avec des LED’s. Les LEDs, diodes électroluminescentes, sont de petites ampoules qui ont une durée de vie quasi illimitée. On peut facilement moduler leur fréquence, et donc la couleur de la lumière émise.

La lumière bleue demande, comme les ultraviolets, une grande précaution. Lorsqu’elle est envoyée SEULE, dans l’œil, elle ne provoque pas la contraction de la pupille ; la lumière bleue peut alors entrer dans l’œil trop intensément et provoquer des dommages. En revanche, lorsque la lumière bleue est accompagnée d’autres couleurs, même en petite quantité, ces dernières provoquent la contraction de la pupille (comme le fait le soleil, qui provoque le clignement des paupières), permettant de profiter de tous les effets thérapeutiques de la lumière bleue en étant parfaitement protégé de ses effets nocifs. Il suffit de très peu ’d’enrobage’, mais celui-ci doit être scientifiquement établi, et la parfaite sécurité de la lumière doit également être testée. Il est important de vérifier que les appareils de luminothérapie bénéficient d’un agrément CE non seulement pour la sécurité de son appareillage mais également un CE médical qui garantit son efficacité clinique.

Dans des conditions sécuritaires respectant les normes concentrer l’émission de lumière sur le bleu permet à elle seule une plus grande performance, même avec moins de lux (pour mémoire, le lux est l’unité de mesure de la luminosité perçue par l’œil et non pas l’intensité de lumière effectivement reçue) ; cependant, au-delà d’une certaine dose de bleu, on n’observe plus d’augmentation de l’effet thérapeutique. Comme l’indique le rapport de l’expert mondial en matière de dommage rétinien, le Dr Sliney, les appareils de dernière génération peuvent ainsi être utilisés sans aucun risque, même des heures durant.

C’est aussi pourquoi il est important de ne pas employer de LEDs bleues simples, dont la sécurité ne serait pas garantie. Il est nécessaire d’utiliser des diodes brevetées, bleues au départ et qui subissent un traitement spécial de blanchiment. Ainsi, la lumière émise est faite de beaucoup de bleu (pour l’effet thérapeutique sur la mélatonine), et d’un peu d’autres couleurs. Ces dernières ont plusieurs objectifs : elles provoquent la contraction de la pupille pour assurer la sécurité elles permettent de ne pas avoir de ’fantômes’ oranges : images en ’négatif’ après exposition, de la couleur complémentaire si la lumière n’est pas blanche (fantômes oranges pour une lumière bleue non blanchie) bien que les recherches ne soient pas abouties, il semble que certaines autres couleurs jouent un rôle dans la production de sérotonine, l’hormone du bien-être. Cette nouvelle génération reproduit ainsi la lumière naturelle du soleil, qui est majoritairement bleue avec, en moindres quantités, les autres couleurs du spectre.

Mécanismes physiologiques

Il est maintenant scientifiquement établi que les rythmes circadiens (horloge interne) sont régulés par une douzaine de gènes. Ces gènes sont eux-mêmes activés ou désactivés selon des boucles logiques complexes qui sont sensibles à l’exposition à la lumière. On sait ainsi qu’une hormone secrétée par la glande pinéale, la mélatonine, est en corrélation avec l’horloge interne. En effet, cette hormone est normalement secrétée en grande quantité pendant les heures d’obscurité, permettant l’endormissement, et diminue à la survenue de la lumière du jour, provoquant l’éveil. En agissant sur le taux de mélatonine, on peut donc provoquer des conditions physiologiques entraînant un sommeil ou un éveil naturel. Il est établi que l’envoi de lumière dans la rétine réduit le taux de la mélatonine, simulant des conditions ’matinales’. Le SNC perçoit la lumière au travers de neurones spécialisés appelés ’melanopsin cells’, situés dans la rétine. Ces cellules sont sensibles à une fréquence qui correspond à la lumière bleue (460 nanomètres). L’efficacité d’une lumière sur le taux de mélatonine dépend donc de la proportion de son spectre situé dans la zone du bleu. Les ’melanopsin cells’ ne sont pas impliqués dans la vision. C’est pourquoi l’idée qu’en matière de traitement par la lumière l’efficacité est obtenue par des appareils émettant simplement beaucoup de Lux (unité de luminosité correspondant à la perception par les récepteurs de la vision) est erronée. Tous les lux produits en dehors de la zone de fréquence bleue n’ont aucun effet sur la mélatonine. Il n’est cependant pas indiqué d’employer une simple lumière bleue monochromatique car celle-ci provoque la rémanence de ’fantômes’ oranges. De plus, la lumière bleue monochromatique est, comme les UV et commebeaucoup de médicaments, bénéfique en deçà de certains seuils et nocive au-delà de ces seuils. Une intensitétrop importante de lumière bleue est un facteur important de dégénérescence maculaire. Par ailleurs, si la lumière bleue est envoyée seule dans l’œil, elle ne provoque pas la contraction de la pupille, et le seuil d’innocuité est sensiblement plus bas que lorsqu’elle est accompagnée d’autres couleurs du spectre, même en faible quantité. On doit donc utiliser une lumière plus complexe, que nous désignerons par lumière ’à dominante bleue’ dans la suite.

Ce traitement, tout à fait naturel, n’a aucun effet secondaire et permet de traiter plusieurs troubles de manière spectaculaire. La communauté scientifique dénonce le peu de cas qui est fait de telles possibilités, entraînant un considérable surcoût en matière de soin de santé : cette méconnaissance entraîne un recours obligé à des traitements parfois peu efficaces ou, lourds d’effets secondaires.

Indications principales

L’indication la plus connue est le traitement de la dépression saisonnière. Le blues de l’hiver atteint 20% de la population, dont la plupart ne font pas l’objet d’un diagnostic correct, provoquant une perte importante de productivité voire des arrêts de travail. Beaucoup de personnes souffrant de dépression saisonnière ne consultent pas à ce sujet, ignorant qu’il existe un traitement pour les soulager. Les symptômes du SAD (seasonnal affective disorder) sont typiquement, chaque année au même moment (en général, mais pas toujours, à l’approche des jours plus sombres - certains patients dépriment pendant l’été) : une fatigue excessive avec augmentation du besoin de sommeil, difficulté à se lever le matin, difficulté à se concentrer, irritabilité, sensation de manque de glucides (hydrates de carbone), gain de poids, faible libido. Le traitement donne en général déjà des résultats au bout d’une semaine.

Des études récentes ont démontré l’efficacité de la luminothérapie sur toutes les formes de dépressions, soit comme traitementprincipaloucommeadjuvant.

Uneautreindication-phare du traitement par exposition à la lumière bleue est le jetlag. En s’exposant à la lumière à tendance bleue à des moments indiqués, et en évitant la lumière du jour (port de lunettes spéciales) à d’autres moments, on accorde l’horloge interne avec le cycle voulu. On évite ainsi la grande perte de productivité due au décalage entre les périodes d’éveil physiologique et les moments de travail.

Le travail par pauses ou à horaire décalé est lui aussi facilement solutionné par l’exposition à la lumière. Une exposition au moment correspondant au début des journées des employés permet un état de vigilance et un endormissement aux moments voulus. Une fatigue de ’fin de journée’ est aidée par une brève exposition à ce moment-là.

Une indication excessivement courante et très peu prise en compte est celle du traitement des troubles du sommeil. En effet, s’il est notoire que la lumière vive permet facilement de ’remettre à l’heure’ l’horloge interne des patients présentant des décalages de phase (coucher tardif et lever difficile pour certains, ou au contraire difficulté à rester éveillé en soirée et réveil trop matinal pour d’autres), il est plus rare que l’on utilise la luminothérapie pour rendre aux patients leur qualité de sommeil, ou pour éviter les insomnies. La luminothérapie est cependant le meilleur traitement non médicamenteux contre l’insomnie (cf. Pr Poirrier, CHU Liège), avec autant d’efficacité et moins d’effets secondaire que les hypnotiques. Une exposition quotidienne matinale suffit en général à amender les troubles.

Or, on sait que les somnifères, s’ils permettent l’endormissement, ont une kyrielle d’effets secondaires : Ils ne permettent en fait pas de véritable récupération (’décapitation’ du sommeil réparateur des stades III et IV) , Ils entraînent des troubles de la mémoire, Ils interagissent avec l’alcool, Ils provoquent des troubles de l’équilibre et une diminution de la vigilance, Ils peuvent provoquer sédation matinale et fatigue diurne Ils provoquent accoutumance et dépendance Ils diminuent la libido Ils diminuent le temps de réflexe (danger pour la conduite) Ils ont un effet dépressogène Ils potentialisent les effets sédatifs d’autres médicaments.

Le traitement par la lumière atteint l’effet thérapeutique recherché sans aucun de ces effets secondaires. Il provoque la survenue, à temps et à heure, d’un sommeil naturel, réparateur, et a, au contraire des somnifères, un effet antidépresseur et bénéfique sur la libido. L’avantage en productivité et en coût de santé est considérable ; il serait souhaitable de pouvoir réserver le traitement par hypnotiques aux indications où ils sont spécifiquement relevants.

Le sommeil chez les personnes âgées est considérablement amélioré par la luminothérapie. En effet, le vieillissement s’accompagne d’une moindre sécrétion de mélatonine, et donne dès lors un sommeil perturbé. Ici aussi les somnifères restent le recours le plus fréquent. Or, si tous les effets secondaires restent valables, certains ont de plus dans ce cas particulier des conséquences dramatiques : les troubles de l’équilibre sont responsables de chutes nocturnes lourdes de conséquences vu la fragilité osseuse des personnes âgées. Les troubles de la mémoire, déjà présents sans usage de somnifères, sont accentués et deviennent très invalidants. Une exposition à la lumière à tendance bleue permettent aux aînés de retrouver un sommeil de qualité sans encourir ces désagréments. Comme le cycle des personnes âgées est naturellement décalé vers le matin, l’exposition se fera plutôt en après-midi si l’on veut obtenir un décalage de la phase de sommeil vers les heures plus tardives.

Les adolescents ont quant à eux un cycle naturellement décalé vers le soir. Le rythme scolaire, commençant fort tôt, est donc ’anti-naturel’ ; dans différents pays les autorités commencent à réaliser l’utilité de retarder les horaires. De nombreux jeunes ont du mal à être attentifs le matin, et leurs performances scolaires peuvent être aidées de façon évidente par une synchronisation de leur rythme naturellement tardif sur celui imposé par l’école. Il leur suffit pour avoir un état de vigilance adéquat de s’exposer à la lumière bleue le matin, typiquement pendant leur petit déjeuner. De même, les étudiants en session peuvent ainsi synchroniser leur horloge interne aux horaires de leur journée d’examen, et s’assurer un meilleur sommeil sans atteindre aucunement à leur santé, et sans les effets secondaires souvent catastrophiques des autres stimulants ou somnifères.

Enfin, au sein de la population active, on sait que l’horloge biologique de chacun a son propre rythme, influençant les moments de vigilance ou ceux où l’on a du mal à se concentrer. Il résulte de l’action de la lumière bleue sur les rythmes circadiens qu’une exposition matinale quotidienne permet de manière générale une hausse de productivité via la synchronisation des rythmes personnels sur ceux imposés par le travail. L’exposition à la lumière augmente la concentration, les performances et la vigilance. De manière générale , la luminothérapie, de par son action régulatrice sur les rythmes circadiens, a un effet anti-fatigue. Certaines personnes toujours fatiguées souffrent en fait d’une désynchronisation de leurs rythmes circadiens. Des patients ayant reçu un diagnostic de fatigue chronique se sont vus ’guéris’ par une simple séance matinale de luminothérapie.

Posologie et efficacité

Les découvertes reprises ci-dessus permettent de comprendre pourquoi le traitement par luminothérapie était jusqu’ici peu répandu. Les dispositifs lumineux étaient choisis pour leur grande émission de Lux, sans contrôle de la qualité du spectre ; la proportion de lumière bleue y était toujours réduite, pouvant être quasi absente. Leur efficacité était donc très variable. La tentative d’améliorer l’efficacité via la production de Lux se soldait par la conception d’appareil de très grandes dimensions. Ils nécessitaient dans tous les cas un temps d’exposition long, parfois même à l’hôpital, ou en tout cas à la maison, sans souplesse d’utilisation.

Cibler la longueur d’onde efficace permet la conception d’un appareil petit, portable, et nécessitant des temps d’exposition courts (de l’ordre de 20 à 30 minutes, contre typiquement 60 minutes pour les lampes à large spectre plus puissantes mais beaucoup moins efficaces). Ceci augmente fortement l’efficacité du traitement. L’exposition peut se faire le matin au déjeuner ou au bureau en matinée de préférence (excepté lorsque l’on souhaite avoir un effet de retard de phase : le traitement se fera alors vers 18h).

Merci à Therapeutia pour la rédaction de cet article

Date de dernière mise à jour : 14/01/2023

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