Isolation phonique : des solutions simples

Isolation phonique : des solutions simples

Isolation phonique et bruit

Isolation phonique bruit 1

En France, plus de 40 % des habitants se déclarent gênés par le bruit à leur domicile et 8 millions en souffrent, conduisant à un coût de près de 4 milliards d’euros par an pour la collectivité. Or, s’il est le plus souvent impossible de se protéger totalement de ces nuisances sonores, il est généralement possible de les atténuer sensiblement ...

On distingue 2 “types de bruit”, les bruits d’impact et les bruits aériens. Si les seconds peuvent être intérieurs (conversations, télévision, musique, électroménager...) et extérieurs (transport, voisinage...), les premiers se propagent à travers les structures des constructions et font vibrer l’air des pièces auxquels ils parviennent. Ce sont typiquement des bruits de pas, de canalisations, de claquements de portes, de frottement de chaises sur le sol, etc.

Ces deux types de bruits se diffusant de façons sensiblement différentes, leur traitement nécessite deux sortes d’isolation phonique à mettre en œuvre simultanément pour un résultat optimal. Pour les bruits d’impact, l’idée est de les absorber le plus possible en jouant sur les matériaux au sol et d’empêcher leurs “résidus” sonores de se propager. Pour les aériens, le principe est de limiter les entrées d’air et d’opter pour des matériaux qui absorbent les sons.
- Les fenêtres : La solution idéale tient en un double-vitrage asymétrique, type 10-10-4, sur un chassis en bois pour un gain supérieur à 35 dB(A) (1) par rapport à un simple vitrage. Néanmoins, dans les cas les plus extrêmes, l’ajout d’une deuxième fenêtre (simple vitrage de 8 mm au minimum), espacée d’au moins 15 cm de la première), permet d’approcher des gains proches de 50 dB(A).
- Les portes : Le plus fréquemment creuses, avec un jour en bas de porte, se sont des passoires en matière de bruit. Leur remplacement par des portes pleines et isolées sur leur pourtour (y compris en bas avec une baguette de frottement ou basculante) apporte un gain d’environ 30 dB(A).
- Le plancher : La solution la plus simple, efficace et économique est liée à la pose d’un revêtement de sol type linoléum ou moquette. On gagne ainsi environ 15 dB(A) pour une simple moquette aiguilletée de 7 à 8 mm d’épaisseur, 20 dB(A) pour un revêtement de sol type linoléum et jusqu’à 30 dB(A) pour une moquette épaisse sur une trame textile ou sous-couche caoutchoutée.

Les murs : L’isolation phonique des murs et autres cloisons verticales n’est pas la plus utile, toutefois le doublage de ces parois avec un isolant fibreux de 50 mm apporte un plus. Sur des vieux murs sains, une plaque de plâtre fixée par des plots de colle/enduit, revêtue d’un isolant fibreux est une solution aisée à mettre en place. Pour des murs à la planéité aléatoire, la pose d’une ossature intermédiaire (idéalement en bois), supportant les plaques de plâtre avec l’isolant ou du lambris, permet d’apporter une isolation phonique.

Par ailleurs, il est bon de savoir qu’une pièce ayant l’équivalent de 25 % de ses parois verticales et horizontales composées de tissus (canapés, nappes et rideaux épais, tapis, coussin sur les chaises, etc.) est plus « feutrée » et acoustiquement moins bruyante. Une caractéristique à ne pas oublier à l’heure de meubler les pièces.

Les plafonds : S’il n’est pas possible d’intervenir sur le plancher de l’étage, il faut isoler le plafond. Pour cela, la pose d’une ossature (idéalement en bois), fixée au plafond pour soutenir un faux-plafond en lambris ou en plaques de plâtre, s’impose. Le vide entre le plafond suspendu et l’ancien est comblé par de l’isolant fibreux relativement dense, tandis qu’une membrane ou des plots en caoutchouc ou en liège sont insérés entre l’ossature et le revêtement final pour les désolidariser phoniquement.

1- Le dB(A) est un décibel pondéré pour mesurer les bruits environnementaux, la lettre “A” correspondant au niveau de pression acoustique. Pascal .




-  2004

Quelques 20% des habitants de l’Europe occidentale souffrent d’une exposition au bruit jugée inacceptables. Ce bruit, qui provient essentiellement de la circulation, de l’industrie et des activités de loisirs représente aujourd’hui l’un des principaux critères d’évaluation de la qualité de vie.

En effet on observe une sensibilisation croissante du grand public au problème. Le bruit est le cinquième sujet de plainte à propos de l’environnement local. Le sondage de l’Eurobaromètre en 1995 a révélé que le grand public est de plus en plus disposé à lutter contre le bruit.

Face à cela, les mesures prises par la Communauté européenne ne s’inscrivaient pas dans le cadre d’une politique générale de lutte contre le bruit. C’est pourquoi elle a annoncé vouloir changé sa politique de maîtrise et de lutte contre le bruit.

Le cinquième programme d’action veut qu’aucune personne ne soit exposée à un niveau sonore dangereux et fixe certains niveaux cibles d’exposition au bruit à atteindre d’ici l’an 2000. Le réexamen de ce programme vise la mise au point d’un programme de réduction du bruit grâce à l’information du public et à l’établissement d’un indice commun d’exposition.

Ce livre vert est destiné à stimuler le débat public sur la politique de lutte contre le bruit. Il présente une analyse du bruit, fait une mise au point sur la politique de réduction du bruit suivie par les Etats membres et la Communauté et enfin aborde les mesures à prendre et les actions à mener dans le but de réduire les niveaux sonores.

IMPACT DU BRUIT SUR L’ENVIRONNEMENT ET ETAT DU BRUIT DANS L’UNION EUROPEENNE

Environ 80 millions de personnes sont exposées à des niveaux de bruit diurnes supérieurs à 65 dB(A), ce qui est au-dessus des doses acceptables. Dans le même temps 170 millions de citoyens européens sont exposés à des niveaux sonores compris entre 55 et 65 dB(A) qui occasionnent une gêne réelle de jour. A cela s’ajoute le fait que le bruit produise des effets néfastes sur la santé.

Néanmoins il n’existe pas de comparaison possible car les méthodes de mesures et d’évaluation du bruit diffèrent d’un Etat membre à l’autre. Face à cela si l’on base nos recherches sur le coût du bruit généré par les transports on observe en 1993 que le coût de pollution phonique représente entre 0,2 et 2 % du PIB mais que le coût de la prévention est inférieur à 0,1% du PIB.

LA LUTTE CONTRE LE BRUIT DANS L’UNION EUROPEENNE

Cette lutte peut être opérée sur trois fronts : une réduction du bruit à la source, une limitation de la transmission et une réduction du bruit là où il est perçu.

ANALYSES

Pendant 20 ans la Communauté n’a fait que fixer des niveaux maxima de bruit pour les véhicules, les avions et les machines.

Au niveau des transports routiers on a pu observer une relative inefficacité due à l’application peu rigoureuse des limites et à l’augmentation du trafic. Malgré cela le bruit émis par les voitures particulières a diminué de 85% et celui des poids lourds de 90%.

Dans le chapitre concernant les chemins de fer aucune norme n’a été établie mais on a pu observer des efforts chez certains Etats membres

Le transport aérien quant à lui a connu une baisse significative de l’empreinte acoustique laissée au sol. Elle est environ 9 fois inférieure à celle des avions des années 70.

Le bruit industriel, lui, n’est pas encore régi par un texte communautaire de limitation mais on constate l’adoption d’une position commune en 1995 qui impose l’obtention d’une autorisation.

L’utilisation d’instruments économiques de lutte contre le bruit, comme les taxes et redevances, n’est pas très répandue au sein de l’union européenne. Elle permet surtout de récolter des fonds pour financer des mesures de limitation du bruit (incitation économique à la réduction du bruit et limitation de l’usage des véhicules et produits bruyants).

Au fil du temps un consensus sur la définition des niveaux sonores intolérables a vu le jour. Les règlements sont de plus en plus intégrés dans les lois nationales de lutte contre le bruit. Enfin on observe une remarquable convergence des critères de qualité établis par les Etats membres et l’adoption d’un indice commun universel (Laeq).

RESTRUCTURATION DE LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE DE LUTTE CONTRE LE BRUIT

Rôle futur de la Commission européenne

Le partage des responsabilités s’avère être la clé d’une politique efficace de lutte contre le bruit. Face au manque de complémentarité entre les actions communautaires et les actions au niveau national et local la Commission prône un gain d’efficacité à travailler ensemble et la nécessité de définir des méthodes communes de mesures du bruit et des indices communs d’exposition. Le principal domaine d’intervention de la Commission est la réduction du bruit à la source.

Actions de la Commission

La Commission travaille dans le but :
- d’une amélioration de l’information afin de choisir le bon moyen d’action. Les mesures envisagées sont : l’application de l’indice CE comme indice d’exposition au bruit afin que le calcul ait lieu dans chaque état avec la même unité, l’organisation de l’échange d’informations entre les Etats membres et l’obligation d’évaluer l’exposition au bruit ambiant et de publier l’information (les cartes de bruit semblent être un bon outil, peu cher et facile d’accès pour le grand public).
- d’une réduction du bruit à la source. En ce qui concerne le transport routier une étude de la relation pneumatiques/revêtement du sol est en cours dans le but de l’utilisation d’un revêtement silencieux.
- d’une réduction du bruit des trains. La volonté d’expansion du trafic se heurte aux problèmes de bruit. Le programme « trains et systèmes ferroviaires du futur » vise à améliorer la relation entre l’industrie ferroviaire et la législation en vigueur concernant le bruit.
- du développement de la combinaison de plusieurs instruments dans le domaine aérien notamment la réduction du volume des émissions, les aides à la construction et à l’utilisation d’avions moins bruyants et l’aménagement des règlements urbanistiques locaux. Une classification des différents types d’appareils sur la base du bruit est en cours de réalisation.

d’une simplification des dispositions législatives au sujet du bruit des

machines fonctionnant à l’air libre. Une directive-cadre sera présentée par la commission en 1997 dans le but de couvrir un plus grand nombre de machines notamment les engins de génie civil, le matériel de jardin, etc...qui englobe les sept directives déjà existantes

CONTRIBUTION DE LA COMMUNAUTE A LA LUTTE CONTRE LE BRUIT

La commission a comme volonté de contribuer avec les Etats membres et les collectivités locales à la lutte en organisant des échanges d’idées sur le rôle de l’aménagement du territoire, de l’éducation et de la sensibilisation du public et de l’information complète sur ce qui se fait de mieux.

Plusieurs instruments financiers existent pour soutenir les actions communes à plusieurs Etats membres : le programme LIFE (instrument financier pour la protection de l’environnement), dans lequel il est possible de soutenir des actions de démonstration, de promotion et d’assistances techniques en faveur des collectivités locales, encourage à faire de l’environnement un des paramètres de leur plan d’aménagement du territoire.

des crédits pour la mise en place de campagnes de sensibilisation aux problèmes d’environnement.

CONCLUSION

Ce livre vert est donc l’exposition d’une des voies qui mène à la mise en place d’une politique communautaire du bruit ainsi que la mise en valeur d’un volet de l’environnement qui n’a pas reçu la priorité méritée.

Il se focalise sur les domaines dans lesquels la coopération entre la communauté, d’une part, et les Etats membres et collectivités locales, d’autre part, doit être productive et économique.

Ce livre vert permettra par ailleurs d’aider la Commission et les Etats membres dans la recherche de moyens de réduction du bruit au niveau des sources.

Date de dernière mise à jour : 25/12/2017

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